Qui sommes-nous ?

Origine

Face à l’achat de la moitié du palais pour faire un hôtel de luxe et face à la menace d’expulsion de 12 habitantes et de 10 commerçants de la Casa Palacio, s’est créée la Plateforme pour la Défense de la Casa Palacio del Pumarejo. A cette époque, le quartier était en train de subir une politique de transformation urbaine, provoqué par le Plan Urban (1994-1999), qui sont des fonds européens pour la réhabilitation de zones dégradées. Ce projet a provoqué l’abandon forcé d’édifices historiques, l’expulsion de nombreux habitants du quartier et la spéculation.

Mobilisation

Cette nouvelle a provoqué une mobilisation des habitants et organisations (du quartier, de défense du patrimoine …) qui participaient à la Plataforme pour la Casa del Pumarejo. L’action de cette dernière se focalisait sur la défense de l’édifice, des familles et le maintien des différents usages. La diversité des actions (culturelles, de dénonciation, l’organisation de journées, les recherches …) ont permis de faire connaître la problématique et la Casa del Pumarejo a réussi à être inscrite en 2003 au Catalogue Général du Patrimoine Historique d’Andalousie avec la catégorie de MONUMENT. Cette déclaration comme Bien d’Intérêt Culturel, établit la protection tant de son architecture que de sa valeur ethnologique et permet de bloquer la vente à un privé. La Casa del Pumarejo se convertit alors en «équipement public» et la Mairie achète l’édifice en 2009. Et en 2011, l’association Casa del Pumarejo signe une convention pour 15 ans.

Espaces

Face à cette déclaration valorisant la diversité des usages et la nécessité de réutiliser les espaces pour réaliser des activités et en impulser de nouvelles, le collectif de la Casa a décidé de réhabiliter entre ses voisins, quelques espaces abandonnés de l’édifice. En 2004, s’est donc ouvert un espace de rencontre et de travail au rez-de-chaussée de l’édifice, appelé «Centro Vecinal». Cet espace d’usage et de gestion communautaire a permis de recevoir et de promouvoir une infinité d’activités et d’actes : réunions d’associations et de collectifs, débats, tables rondes, expositions, ateliers, cours, rencontres de voisins, fêtes… Plus tard, toujours dans l’idée de continuer à revitaliser la Casa et pour recevoir plus de groupes, l’association a décidé d’ouvrir deux autres espaces; El Bajo 5 (2005) et l’espace «Rosa Moreno» (2009), partagé par la Biblio-Puma et le Marché Culturel Pumarejo.

Organisation

Tous ces espaces sont organisés lors d’une Assemblée mensuelle, où il est question de la globalité de la Casa, du suivi des activités décidées et des négociations avec l’administration. Face à l’augmentation des activités et à l’incapacité de l’assemblée de résoudre toutes les problématiques, des commissions de travail plus spécifiques ont été créées (Commission de la Casa, d’accueil, de maintien et de communication). Avec le temps, nous avons compris que les commissions apparaissent et disparaissent, comme si elles avaient un cycle vital, elles s’épuisent simplement toutes seules. Les structures sont considérées comme des outils pour la communauté.

Evenements

Pendant quinze ans, le rythme des relations avec les administrations; Région Andalouse et la Mairie, nous ont beaucoup fatigués. Les quatre partis politiques existants à Séville (Parti Andalou, Parti socialiste, Gauche Unie et le Parti Populaire) ont gouverné la ville ces dernières années. Aucun d’eux, nous a compris, cela a toujours été une lutte constante pour obtenir des réunions, pour arriver à un minimum d’accords ou un éventuel travail ensemble. Cette déconsidération permanente nous a conduit à prendre contact avec d’autres institutions plus importantes ou étrangères. Et, pour terminer, face à non-réponse des demandes de permis de travaux, nous sommes passés à l’action, en réalisant des travaux de maintien et de conservation dans la Casa. Grâce à des donations, nous avons récolté les fonds nécessaires pour réaliser les travaux. Une fois terminés, nous avons réalisé une fête pour montrer à la population, à tous les partis, aux institutions, qui n’avaient pas été dignes de répondre, comment se trouvait la Casa après les travaux. Cette attitude, d’abandon des devoirs de conservation, de maintien, de tutelle et de diffusion de l’édifice, nous amène à la considérer comme un vol institutionnel, ne permettant pas que ce Bien atteigne sa finalité; être utile pour la ville.

Relations

Nous sommes nés à l’intérieur d’un quartier marqué par son histoire, par ses conflits sociaux et par un amour fort pour ses gens et ses formes de vivre … qui nous a modifié et recréé. Et de la même manière que nous étudions comment s’est développé ce palais, cette place, les conflits et les plaisirs qui ont cohabités … Ces connaissances nous les mettons sans cesse à jour en rentrant en contact avec les habitants, récemment arrivés. Nous avons vu qu’il existe toujours un sentiment d’appartenance au quartier, qui se construit et se reconstruit avec le temps et ses habitants. C’est comme un être humain qui s’auto-protège, qui veut continuer à être vivant. Avec les années, d’autres associations et entités de Séville ont commencé à nous solliciter pour participer à leurs activités, conférences… Au début, nous ne nous rendions pas compte de l’importance qu’accordaient des personnes extérieures au quartier à la Casa. Nous avons donc compris que le mot «vecino» ne signifie pas seulement une personne qui vit dans la Casa, mais bien une personne qui y est attachée. En plus de découvrir de nouveaux espaces, nous nous sommes ouverts à de nouvelles réflexions comme le monde de la Décroissance … qui avait impulsé la  création de la Monnaie Sociale Le Puma, qui compte aujourd’hui 800 membres. La Casa comme la place s’est alors transformée en un carrefour de mouvements, de conceptions … où cohabitent les défenseurs du logement, du patrimoine, de la participation citoyenne, de la création artistique, de la création de connaissances, d’économie solidaire … en bref, un autre cadre politique qui offre de la vie sociale à tous ceux et celles qui sont rejetés du système «machine» actuel. Comme une vague dans la mer qui s’étend et qui revient pleins d’énergie et de gaieté, nous avons commencé à visiter, à tisser des amitiés avec d’autres espaces en Andalousie. Et sans réellement nous rendre compte, nous nous sommes vus inviter par d’autres villes et  lieux en Espagne (Vitoria, Saragosse, Barcelone …), jusqu’à passer la frontière espagnole.

Et en effet, il y a des milliers de relations que nous ne voyons pas forcément dans nos petites avancées, lorsque nous nous ouvrons à l’extérieur, sans forcément l’avoir désiré. Et c’est comme cela que nous avons reçu des invitations d’Australie, d’Italie, de France … et que de nouvelles idées naissent comme celle de créer un Réseau d’Espaces Citoyens pour échanger et faire grandir notre force collective.